Origines et rituels d’Halloween

17/10/2007

Periwinkle

I) Il y a plus de 2500 ans, la nuit de Samain* …

(*Samain : On rencontre parfois la graphie Samhain)

En ce temps là, les Celtes vivaient en Grande-Bretagne et en Irlande. Ils adoraient la nature et priaient plusieurs dieux. Ils vénéraient surtout le dieu du soleil, car il était celui qui fixait les périodes de travail et de repos et qui faisait pousser les cultures.

Les Gaulois étaient le plus riche et le plus nombreux des peuples Celtes. Sa prééminence était telle que les Grecs et les Romains appelaient les Celtes : Gaulois. L'année gauloise se terminait à la fin de l'été le jour précis qui correspond aujourd'hui au 31 octobre. Les troupeaux étaient ramenés des prairies aux étables, et le soleil était remercié de la moisson qui représentait une aide pour la bataille à venir contre les ténèbres et le froid.

L'importance des récoltes était telle que les Celtes célébraient le nouvel an le 1er novembre. Chaque année, ils organisaient un festival pour souligner la fin de "la saison de la noirceur et du froid". C'était le festival du dieu païen Samain.

Samain

Les Celtes croyaient que, pendant l'hiver, le dieu du soleil était fait prisonnier par Samain, le seigneur des morts et le prince des ténèbres.

Ce dernier jour de l'année (soit le 31 octobre), on supposait que les esprits pouvaient faire une brève visite à leurs parents et visiter leur ancienne demeure, alors que le Dieu de la mort tentait de rassembler les âmes de ceux qui étaient morts durant l'année afin de leur révéler leur sort.

Pour circuler parmi les vivants, certains morts prenaient diverses formes d'animaux, celle des chats noirs entre autres. Cela faisait peur aux Celtes qui croyaient que les morts en profitaient alors pour détruire les récoltes, voler les bébés et tuer des animaux de ferme. Par contre, c'était aussi une occasion d'entrer en contact avec des esprits.

En cette nuit du 31 octobre au 1er novembre commençait ainsi Samain. Au cours de cette première nuit de la nouvelle année on exécutait tout un cérémonial rigoureux afin de s'assurer d'une bonne année à venir.

Le soir, les Gaulois avaient éteint le feu dans l'âtre de leurs foyers, ensuite, au cours de la nuit, ils se réunissaient en cercle dans une forêt de chênes et les druides étouffaient solennellement le feu sacré de l'autel, puis frottaient des branches sèches du chêne sacré jusqu'à enflammer un nouveau feu pour honorer le dieu du soleil, effrayer les esprits diaboliques, apaiser les âmes en cavale et de protéger leur peuple. Ils allumaient d'immenses feux et offraient en sacrifice des produits récoltés et des animaux. Ils croyaient qu'en offrant de la nourriture aux esprits, ceux-ci ne leur joueraient pas de mauvais tours. Puis, ils dansaient autour des feux, en célébrant le passage de la saison du soleil à la saison des ténèbres.

Le lendemain, les druides remettaient à chaque chef de famille une braise rouge des bûchers pour qu'ils puissent allumer un nouveau feu dans son âtre, feu qui devait brûler jusqu'à l'automne suivant. Ce feu sacré devait protéger du danger le foyer tout au long de l'année.

Beaucoup plus tard, les Celtes ont continué de célébrer le festival de Samain. Comme ils ne voulaient pas que les esprits leur fassent du mal, ils déposaient de petits cadeaux et de la nourriture sur le pas de leur porte. Pour plus de sûreté, ils se déguisaient avant de sortir pour tenter de ressembler à ces esprits, monstres et sorcières qui erraient autour d'eux. Ils sculptaient aussi des visages démoniaques dans des navets et y plaçaient une chandelle à l'intérieur pour s'éclairer.

Au premier siècle après J.-C., les Romains ont envahi l'Angleterre et ont transmis certaines de leurs coutumes. L'une était le Jour de Pomona, la déesse des fruits et des jardins, célébré autour du 1er novembre. Les deux fêtes, Samain et le Jour de Pomona, se sont donc confondues au fil des siècles pour devenir une seule grande célébration automnale.

 

II) Des Gaulois à Odilon de Cluny

La fête de Samain était la plus importante des fêtes gauloises. Le porc communément servi à table était remplacé par deux taureaux blancs liés par les cornes, sacrifiés après la cueillette du gui. Le festin rassemblait tout le village. On y buvait de la bière, du vin, de l'hydromel… La fête durait une semaine à quinze jours et pour être certains d'effrayer les esprits, les Gaulois étaient grimés et portaient des costumes effrayants.

Incorporer Samain au calendrier catholique prit plusieurs siècles. Au VIIIe siècle le pape Grégoire III déplaça la fête des Saints en novembre. En 835 après J.-C., le pape Grégoire IV et l'Église catholique romaine installa le 1er novembre le jour de la Toussaint, décrétant que ce jour et la veille seraient observés.

Le mot anglais viendrait de cette époque. On appelait la Toussaint "All Saint's day" ou "All Hallow's day" et la nuit sainte qui la précède s'appelait "All Hallow's evening". Après des années, ce mot s'est transformé en "Halloween".

Odilon de Cluny choisit en 1048 le 2 novembre comme le Jour des Morts.