Face aux stéréotypes de genre : les nécessités du refus

  • Ce sujet contient 183 réponses, 29 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Shaaa, le il y a 8 années.
4 sujets de 181 à 184 (sur un total de 184)
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    Messages
  • #139487
    zafarrr
      @zafarrr

      Moi je dis Ouille ouille ouille.
      Je sais je suis super relou.

      Qu’est ce que c’est que cela? On donne le droit de vote aux enfants, et comme la décision ne nous convient pas, on ne le prend pas en compte et tranche? A partir du moment ou l’on donne la possibilité aux enfants de voter, l’on ne peux rejetter la décision du conseil (ou les membres de l’équipe peuvent aussi voter selon le principe un vote une voix). Comment les enfants peuvent’ils avoir confiance dans le conseil. Si vous ne voulez pas de quelque chose, il ne faut pas le faire voter.

      Et puis pourquoi pas faire une journée non mixte? Pour pouvoir en parler après. Mais le non mixte veut dire completement non mixte, sans rapport possible. Et contrairement à ludou je pense que les commentaires n’aurait pas été aussi joyeux que ça, pasque finalement c’est comme même bien de se disputer entre filles et garçons.
      Sinon, ceci étant dit, je me suis retrouvé plusieurs fois dans cette situacion, avec des enfants pleins de stereotypes de genre. Cette année encore à un conseil “on fait que des jeux de garçons (ou de filles je ne sais plus). Je “travailles” donc souvent avec eux la dessus. exemple parmis d’autres : nous avons fait une soirée les garçons se déguisent en filles et inversement. Après avoir fait la boum, pour le retour au calme nous avons fait un débat sur le genre (6-12 ans), parlant notamment des habits et des postures. De même chez moi les enfants font souvent a manger, et les garçons souvent les plus “sexistes” participent le plus, encore une occasion pour moi d’en parler avec eux.
      Mais aborder les questions de genre veut dire aussi les aborder dans l’équipe. En effet ce sont souvent les filles qui font les lessives, les douches, les gars le foot etc… Ballayons devant notre porte avant de le faire devant la leur.

      #139525
      ludou
        @ludou

        Salut Solleana,

        solleana a écrit:
        Ils oscillent entre une attitude d’attirance pour l’autre sexe et dans une répulsion qui est souvent guidée par des présupposés sexistes.

        comment pouvez-vous être certains que cette répulsion a pour fondement des présupposés sexistes 😕

        Ce sont les stéréotypes et préjugés qui conduisent à des demandes d’exclusion des filles lors des jeux sportifs ou qui amènent les garçons à refuser de pratiquer des activités telles que la danse.

        est-ce une hypothèse ou votre conviction profonde ? Est-ce que la relation qui existe entre garçons et filles ne se trouve pas parfois modifiée par la “pression” du regard des copains, ou du regards des copines… ?

        Ici s’arrête donc le pouvoir de décision de l’enfant quand celui-ci est façonné par des présupposés sociaux sexistes ou racistes.

        Cette réponse semble tout à fait cohérente avec ce que vous aviez défini en amont. Est-ce qu’il aurait été possible de proposer une journée-test non-mixte dans les activités ? Journée-test qui aurait pu déboucher sur une analyse de chacun (aussi bien enfants qu’adultes) ? Je pense qu’une telle analyse serait très intéressante pour l’équipe autant que pour les enfants. A n’en pas douter, il y aurait eu beaucoup de conclusions positive (“sans les garçon, c’est plus calme”, “sans les filles, y a moins de problèmes”, etc…), mais ne pourrait-elle pas servir de base à un échange pour trouver des solutions pour mieux comprendre l’autre, pour vivre dans le respect mutuel ?

        Je pense qu’on ne peut pas bien s’entendre avec quelqu’un que l’on ne supporte pas tant que l’on a pas pris le recul nécessaire et tant que l’on n’a pas accepté de changer son propre comportement avant que de vouloir changer les autres.

        #11382
        solleana
          @solleana
          #139533
          solleana
            @solleana

            Face aux stéréotypes de genre : les nécessités du refus

            Dimanche, jour de conseil de centre, nous voilà assis dehors avec le groupe des plus grands (9-12 ans).
            Nous sommes à la mi-séjour et les enfants commencent à bien comprendre le rôle de ce conseil, ils perçoivent leur pouvoir de décision et apprécient d’ailleurs cet espace de parole et de pouvoir au sein du centre. Nous entamons les thèmes habituels (repas, activités, …) et voilà qu’arrive le temps consacré à la vie collective.

            La discussion s’oriente vite autour des relations entre garçons et filles, celles-ci reprochent à ces derniers de venir frapper aux carreaux de la porte de leur chambre, quant à eux ils affirment qu’elles viennent les voir au sortir de la douche.
            Les enfants échangent vivement, s’opposent puis proposent soudain l’idée de séparer les garçons et les filles dans la journée afin de constituer des groupes non-mixtes.
            Les relations au sein du centre ne sont pourtant pas mauvaises entre les enfants, il n’y a pas spécialement de bagarres, d’insultes, de violence entre garçons et filles mais pourtant les enfants semblent tomber d’accord sur cette proposition rétrograde.
            Quelques garçons nous avaient déjà fait part de quelques préjugés sexistes en nous soutenant que le travail de directeur de centre de loisirs n’était pas un métier de femme, en raillant le fait qu’une femme puisse conduire le minibus du centre ou encore en critiquant la conduite supposée mauvaise des femmes mais nous n’avions pas noté de rapports problématiques entre garçons et filles.

            Ce ne sont pas tant les relations entre pairs qui sont mauvaises mais bien un effet puissant des stéréotypes de genre, une véritable lame de fond qui occasionne ici des propositions passéistes remettant en cause les exigences de la mixité.

            En observant plus les enfants sur notre centre, on s’aperçoit pourtant que garçons et filles sont dans des relations fortes d’amour-haine, tantôt ils se cherchent pour nouer des relations amoureuses souvent succinctes ou pour « s’embêter », tantôt ils s’excluent dans les jeux qu’ils considèrent comme réservés aux garçons ou aux filles.
            Ils oscillent entre une attitude d’attirance pour l’autre sexe et dans une répulsion qui est souvent guidée par des présupposés sexistes.

            Ce sont les stéréotypes et préjugés qui conduisent à des demandes d’exclusion des filles lors des jeux sportifs ou qui amènent les garçons à refuser de pratiquer des activités telles que la danse.
            Même si nous avions consacré un temps sur la questions des relations entre les sexes lors de la journée de préparation force est de constater que lorsque deux animateurs (garçon et fille) ont proposé une activité salsa, le groupe était uniquement constitué de filles.

            Les enfants nous expliquent alors pendant ce conseil que « cela ne sert à rien d’être avec les filles », que « les garçons et les filles ne peuvent pas faire les mêmes jeux ».
            Nous tentons alors une explication en affirmant que garçons et filles peuvent jouer ensemble à n’importe quel jeu, nous rappelons aussi que les enfants ont des temps où ils se retrouvent uniquement entre garçon ou filles, que moi (directeur) je peux avoir envie de jouer avec mes collègues (directrices), que l’on aime bien discuter ensemble mais aussi que de mélanger garçons et filles permet de se rencontrer et de pouvoir avoir des relations amoureuses et affectueuses…

            Résultat de cette tentative, hilarité générale des enfants !
            Nous procédons alors au vote qui donne un résultat sans appel puisqu’une grande majorité se dégage pour des groupes non-mixtes.
            Face à cette proposition nous ne pouvons qu’opposer notre refus d’accéder à une demande qui va à l’encontre des positions pédagogiques que nous défendons.

            A cet instant, il s’agit bien selon nous, d’une pédagogie active et interventionniste qui refuse d’accéder à des demandes qui remettent en cause les avancées sociales majeures telle que la conquête de la mixité.
            Bien que celle-ci ne constitue pas une fin en soi, il est évident que devant des demandes qui sont orientées par des stéréotypes de genre, la mixité reste un outil puissant pour les contrer et promouvoir un mode de relation non sexiste.

            Ici s’arrête donc le pouvoir de décision de l’enfant quand celui-ci est façonné par des présupposés sociaux sexistes ou racistes.

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