moilapa a écrit :
Là où j’ai une vision bien moins consommatrice du rapport entre les êtres qu’une andouille comme sémastien, c’est que je ne veux pas croire que le grand parent instrumentalise ce temps passé avec l’enfant […]
Il pense d’abord à ce temps partagé, à ce que la richesse du temps partagé va apporter à l’enfant … et à lui (voir ce que je dis sur la gratuité des actes) !!!
Et donc ce n’est pas possible en colo de rechercher d’abord le temps partagé avant même qu’il soit question d’éducation ?
moilapa a écrit :
Ce qui fait l’intérêt d’une rencontre, d’un temps partagé, pour les personnes qui constituent un groupe à un moment donné, c’est ce qui se passe entre elles, leurs interactions,
Jusqu’ici je suis exactement sur la même longueur d’onde.
moilapa a écrit :
et non les constructions en amont de l’un des deux protagonistes, cachées évidemment à la proie. C’est non seulement nocif, mais c’est surtout très con : c’est prétendre lire dans l’avenir et le cerveau des autres…
Ou alors on peut parler de préparation matérielle et de recherche de cohérence dans l’équipe pédagogique afin de préparer l’arrivée des gamins.
moilapa a écrit :
L’animateur lui est dans la démarche décrite par ce bourriquot de sémastien, […] Il n’y a rien d’autre alors qui lie l’enfant et l’animateur que la volonté (éducative) de l’adulte.
Et pourtant, comme je te l’ai déjà dis, c’est avant tout “la rencontre” (pour réutiliser ce terme qui me semble bien choisis), ou “la richesse humaine” que chacun tire du fait de l’existence même de ces communautés éphémères que sont les colos que, (personnellement, et je ne pense pas être le seul) j’essaye de favoriser.
moilapa a écrit :
Peut-on dire qu’il s’agit d’une “continuité” de cette éducation parentale via un “contrat” avec le parent ?
Plus précisément, j’ai parlé de “passation” je crois. On est un “relais” éducatif de fait (sans même le vouloir, comme tu me suspectes).
Petite parenthèse : Quand j’ai cité tes arguments de 2008 en faveur des colos, c’est justement parce que c’était un exemple “d’auto-éducation” du fait même de la situation du gamin en colo (savoir faire son lit, s’ouvrir aux autres, …), et non pas par la volonté de l’équipe pédagogique.
Pour revenir au “passage du relais éducatif”, on peut “courir” dans l’autre sens que les parents évidemment comme tu le dis, la recherche de cohésion (afin de donner des repères stables aux enfants le temps du séjour) est d’abord du côté de l’équipe.
moilapa a écrit :
Dans le cadre d’une colo, un centre de loisirs, il ne s’agit que d’un
contrat de gardiennage.
Possible
moilapa a écrit :
Et ça, les bataillons de crétions ne l’ont pas compris : ce n’est pas parce que l’on décrete qu’il y aura dans tel temps un “bonus éducactif” qu’il y existera : ce qui fait l’enrichissement d’une personne (ou pas) échappe à cette volonté éducative.
Yep
moilapa a écrit :
L’éducateur, lui, n’a pas pour but premier de “vivre auprès” : son but premier est l’éducation.
Ça résume bien ton point de vue.
C’est peut-être aussi la raison qui fais qu’on parle d’animateur et non pas d’éducateur ?
moilapa a écrit :
La preuve c’est que cette volonté existe avant la rencontre (le projet péda…)
Tu marques un point.
moilapa a écrit :
Si l’éducation des enfants est (évidemment) une sublimation de la pulsion sexuelle,
Tu dois avoir des références solides en psychologie, mais j’ai vraiment du mal avec ce genre de théories (Freudienne non ?) qui voient l’Alpha et l’Omega s’expliquer par le cul et la bite.
Ceci dis, c’est pas un reproche perso, certains grands pontes doivent encore sortir ce genre de “Vérité révélée” sans rougir.
moilapa a écrit :
On retrouve là l’idée fondatrice de cette “éducation populaire”, où des gens “au dessus du peuple forcément”
Forcément ?
moilapa a écrit :
en sachant bien qu’il ne s’agira que de propositions, puisque je vais mettre en place un système qu’il ne leur permettra pas d’imposer)
J’ai la même volonté, comme j’ai moins d’expérience et que les contraintes ne sont pas les mêmes dans ton cadre qu’en colo, c’est moins évident 😉
(Et devine quoi, c’est en formation BAFA que j’ai découvert que ce fonctionnement était possible en ACM !)
moilapa a écrit :
Parce qu’on ne peut prétendre dire ce que sera une rencontre, un échange avec des gens que l’on ne connait pas encore, le contexte à un moment donné qui n’existe pas encore, comme l’état d’esprit de ces personnes à ce moment donné, les événements antérieurs qui feront que… ce que la singularité de chacune des personnes qui vont se rencontrer va créer. C’est quelque chose qui ne peut être prédit, ni même envisager.
Pas prédit, ok, envisager, dans une moindre mesure oui.
Après, quoiqu’on pense du projet pédagogique, et même si on arrive avant tout avec des intentions pédagogiques (à tord ou à raison), c’est d’abord un document où on retrouve ce qu’on cherche à favoriser (l’éducation ? Les bons moments ? La liberté ? …), ça ne signifie pas y arriver.
C’est un document qui annonce les moyens mis en oeuvre pour arriver à un objectif (souvent pédagogique, mais pas forcément, ça peut être justement favoriser un climat apaisé sans autre prétention).
moilapa a écrit :
D’où : la seule certitude, la seule réalité sur laquelle on peut travailler : c’est soi.
C’est sur soi que l’on va travailler pour être toujours plus capable de comprendre, de réagir le moins connement possible, d’essayer de ne pas blesser, essayer d’être une “richesse” pour les Autres… tendre vers…
Entièrement d’accord pour dire qu’on doit travailler sur soi avant tout. Mais en quoi est-ce antinomique d’un document (si mal nommé qu’il soit) où l’on annonce et justifie les moyens mis en oeuvre pour tendre vers des objectifs que l’on s’est donné ? (Encore une fois, l’objectif peut se satisfaire d’un “favoriser l’échange et le temps partagé”).
J’ai apprécié te lire sur ce dernier post (peut-être parce que la problématique est plus large que les seules colos) et ton questionnement est légitime pour ce qui est de la primauté de la volonté éducative sur les temps de vacances/loisirs.
Il est dommage que tu te fermes à la possibilité qu’il existe des colos où l’intention première est d’abord de faire exister l’échange et l’enrichissement mutuel. Mais là je ne suis plus dans le sujet de ce topic.
Sur ce, pour ce type d’ACM, si j’ai envie de te titiller à l’avenir, (il y a bien cette lecture sexualisée sur les rapports éducatifs notamment en colo qui m’intrigue) je reprendrais ton topic sur les colos qui serraient des sectes.
Au plaisir de te lire (quand tu n’insultes pas à tout va).
Je te répondrais bien : “oui, et pour pas gaspiller je les ai enfiler dans le cul de ta mère”, mais il s’agit en fait juste que d’un temps limité pour poster atteint…
Cette “Responsabilisation” de l’enfance
Quand je lis “rendre des enfants responsables”, je me dis qu’il manque quelque chose au bout de cette phrase :
les rendre responsables de quoi ?
– Les rendre responsables d’eux-mêmes.
Ce que j’entends alors : les rendre responsables d’être des enfants.
Soit à la fois le réquisitoire et la justification de la peine à venir (la peine étant ce à quoi ils vont avoir droit en étant entre les mains d’adultes qui ont des projets pour eux…)
Ils sont responsables, ils sont coupables…
La question est : coupables de quoi en vérité ?
Je vais développer…
Sur les parents-grands et parents déjà :
S’agissant du parallèle fait entre les grands parents et l’animateur sur la question de l’éducation…
La différence:
– dans ce que ce n’est pas le but du grand-parent, dans les raisons qui poussent à…
Chez les grands parents (évidemment il s’agit de généraliser ce qui ne peut l’être), il y a quelque de chose de tourner vers l’enfant (par commodité et raccourcis, je parlerais “d’amour filial”) l’envie d’abord de passer du temps avec cet enfant, de partager… et si éducation il y a, elle n’est pas un but, elle est ce qui peut surgir de… Comme d’une sortie au musée… C’est la question de la différence entre l’éducation (par accident, du fait de vivre, qui émerge de tout de vie du seul fait de vivre) et la volonté éducative quand elle est seul objectif, et de fait dénuer de tout sens.
L’envie de faire quelque chose pour cet enfant sans en attendre rien d’autre pour soi que l’amour de ce petit, du temps avec lui… ce qui pourrait se rapprocher d’une “gratuité”…
Là où j’ai une vision bien moins consommatrice du rapport entre les êtres qu’une andouille comme sémastien, c’est que je ne veux pas croire que le grand parent instrumentalise ce temps passé avec l’enfant : il ne se dit pas : en allant au musée, il va apprendre que… Il pense d’abord à ce temps partagé, à ce que la richesse du temps partagé va apporter à l’enfant … et à lui (voir ce que je dis sur la gratuité des actes) !!!
Ce qui fait l’intérêt d’une rencontre, d’un temps partagé, pour les personnes qui constituent un groupe à un moment donné, c’est ce qui se passe entre elles, leurs interactions, et non les constructions en amont de l’un des deux protagonistes, cachées évidemment à la proie. C’est non seulement nocif, mais c’est surtout très con : c’est prétendre lire dans l’avenir et le cerveau des autres… c’est une démarche perverse quand elle n’est pas dans un cadre où les choses sont annoncées (comme le “jeu pédagogique” (qui ne veut rien dire) est une démarche perverse, de manipulation évidente, comme c’est clairement annoncé dans le nom même du forfait où dans tout bon magazine pour instituteur…), elle est paresseuse.
L’animateur lui est dans la démarche décrite par ce bourriquot de sémastien, celle du complot contre l’enfant, de l’instrumentalisation. Il n’y a rien d’autre alors qui lie l’enfant et l’animateur que la volonté (éducative) de l’adulte. La volonté de l’adulte sur l’enfant à sa merci : l’enfant est là parce que le parent n’a pas le choix, doit faire garder son enfant (et non pas parce qu’il cherche un crétin prétendant l’éduquer)
Quand il y a gratuité dans les actes du grand-père, l’éducateur est lui très intéressé !!! Oh combien intéréssé !!
Peut-on dire qu’il s’agit d’une “continuité” de cette éducation parentale via un “contrat” avec le parent ?
Non, évidemment. Il est très facile de le démontrer en retournant la situation : en animation, on se trouve très facilement en désaccord avec l’éducation familiale.
Pour grossir : à un enfant élevé dans une famille on lui a expliqué que les noirs étaient des salauds, le centre de loisirs aura un autre discours : cette “continuité de fait” n’existe pas.
Dans le cadre d’une colo, un centre de loisirs, il ne s’agit que d’un
contrat de gardiennage.
A une moindre mesure, le parent a lui aussi, comme le grand parent, d’abord cette première attente de “vivre auprés”, de partager un bout de vie avec cet enfant voulu(moindre mesure parce que certains parents peuvent se laisser submerger par leurs angoisses). La dimension éducative n’est pas (ne devrait pas être) un but, elle peut d’ailleurs surgir “par accident” de tout temps de vie, que l’adulte ait ou non imaginer un quelconque “plus” éducatif pour l’enfant. Elle est ce qui peut permettre, en aucun sa propre justification : seule, elle n’est pas de sens : elle doit être l’outil d’autre chose)
Et ça, les bataillons de crétions ne l’ont pas compris : ce n’est pas parce que l’on décrete qu’il y aura dans tel temps un “bonus éducactif” qu’il y existera : ce qui fait l’enrichissement d’une personne (ou pas) échappe à cette volonté éducative. Comme par exemple dans le jeu et ce qu’il a de profondément indescriptible,
incontrôlable, libre…
L’éducateur, lui, n’a pas pour but premier de “vivre auprès” : son but premier est l’éducation.
L’enfant n’est plus sujet mais objet.
(comme le bébé avant de naître n’est qu’un fantasme)
La preuve c’est que cette volonté existe avant la rencontre (le projet péda…) avant donc que l’enfant n’existe !!! C’est bien que pour l’éducateur il n’a pas affaire à une personne unique, singulière, mais à un objet, un fantasme (c’est la définition du fantasme !! L’éducation est avant tout un fantasme !!!)
Et le fantasme de ce pseudo éduquant n’est pas la seule cause : il y a aussi cette image commune de l’enfance, comme je viens juste de l’entendre encore à la radio, dans une interview sur France Inter “L’enfant symbolise le futur”.
Non. L’enfant ne symbolise pas le futur, il est au présent, il est le présent, avec un même droit sur ce présent qu’un adulte, quoi qu’en pense tout éducateur. Il est un être vivant, respectable, là, maintenant. Et non un objet avec lequel on peut jouer parce “pas fini”, par définition malléable selon les lubies de chacun, quelqu’un dont on peut justifier toutes les triturations parce que pas encore là…
Parler ainsi de l’enfant (comme du symbole du futur) c’est faire de l’enfant un fantasme, un objet de fantasme : c’est la définition de l’éducation. C’est là la même utilisation de l’enfant comme non existant, comme appartenant de fait, que dans par exemple l’inceste : il y a dans tout éducateur l’idée que l’enfant lui appartient de fait au moins en partie. De la légitimité de fait de ce qu’il va faire avec ce jouet à sa merci.
Si cet accord du parent dans le cadre de l’école est presque vérifiable (même si j’espère qu’il existe encore des parents qui ne demande pas à l’école d’éduquer) qu’en est-il s’agissant des animateurs ??? Dans le cadre d’un loisir ???
Le but de l’éducation nationale, on peut penser que c’est l’éducation, puisqu’elle ne veut plus qu’on l’appelle instruction nationale… mais le but d’un loisir, c’est de se divertir, s’amuser, rencontrer, découvrir… (Comment se fait-il que des abrutis arrivent à accoler “loisirs” et “éducation”, deux mots qui n’ont absolument rien à voir l’un pour l’autre ?
En partie de part l’histoire propre à la france, en partie à cause de cette idéologie morbide de l’éducation populaire…)
Ce que font nombre d’animateurs (non sociocul) en parfait intelligence avec les gamins, parce qu’ils sont là dans l’idée de partager du temps, du jeu, rencontrer… Comme les 7 animateurs que je dois “encadrer” cet été qui vont recevoir des enfants dans le cadre d’un club enfants, et à qui je n’ai demandé que de réfléchir aux activités qu’ils vont proposer aux enfants… et de s’agissant des enfants, de partir d’une logique de confiance. Faire confiance en l’enfant, en son intelligence, à sa volonté gigantesque de trouver sa place parmi les autres…
animateur qui vont avoir 7 ou 10 jours pour non réfléchir à l’enfant mais réfléchir à ceux qu’ils sont eux (et de déconstruire possiblement des formatages pour ceux passés par l’animation sociocul, faire en sorte qu’ils ne voient plus l’enfant comme un ennemin, la bête à vaincre mais comme de quelqu’un de respectacle : un Autre et non un adversaire…)
D’une disucssion autour des choix des animations, il y a déjà tout ce qu’il était à dire, à penser…
Et les parents qui leur laissent ces enfants n’attendent rien d’autre que ce que leur enfant passe du bon temps avec d’autres mômes et qu’il ne leur soit pas rendu amôché… c’est tout.
Alors pourquoi d’autres animateurs auraient-ils la necessité de cette volonté éducative ?
Parce qu’il leur est impossible de renoncer à ce qui est une pulsion : une pulsion éducative qui ne cible que les enfants, êtres plus faibles…
Et pire (effrayant !!!) : quel rapport à l’enfant si il n’y a pas ce prétexte si pratique éducation ?
Si l’éducation des enfants est (évidemment) une sublimation de la pulsion sexuelle, comment gérer ces pulsions sexuelles si il n’existe plus cette barrière entre l’adulte désirant et l’enfant, cet être sexué tentateur, séducteur ? (là j’en reviens à ce que je développe en parallèle sur la bêtise si rassurante qui voudrait que seuls les pédophiles peuvent agresser sexuellement des enfants, dont l’actualité nous a si bien démontré combien cela est crétin et limité)
Pire : en sachant que cette éducation est aussi une pulsion ! Soit prétendre sublimer une pulsion par une autre pulsion !!!
comment comprendre sinon cette terreur à envisager le renoncement à cette éducation pour les enfants ? Même dans ces situations où absolument rien ne peut justifier cette volonté (ici le loisir) ????
La peur de soi, de ses pulsions, la peur de la disparition de ce rempart entre l’enfant et le désir pour l’enfant ?
Ce rempart que ne cesse de vouloir construire, au fil des décennies, l’animation sociocul, à coup d’outils et d’écrits qui tendraient à mettre à distance enfants et animateurs… de discours (Ne prenez pas d’enfant dans vos bras… vous pourriez être tenté d’enfouir votre doigt dans leur petit cul…)
On retrouve là l’idée fondatrice de cette “éducation populaire”, où des gens “au dessus du peuple forcément” : mettre à distance la pulsion sexuelle !!!! chez cet ouvrier qui va découvrir le “temps libéré”, la vacance, le loisir, l’oisiveté !!!! Cet animal bien évidemment qui ne peut être contrôlé que dans la situation du travail… C’est toujours cette crainte première qui est à l’oeuvre dans ces logiques de l’enfance dans l’animation sociocul, même si elles ont échoué s’agissant des adultes (voir l’histoire des vacances en France)
C’est ce qu’il y a derrière cette sempiternelle critique d’une animation qui ne serait “que” amusement, dans la bouche de ces animateurs sociocul qui n’en finissent pas de vomir les “autres animateurs”, que l’on retrouve ici très périodiquement, sous une forme ou une autre… Et dont je n’entends que l’épouvante de leur propre pulsion sexuelle pour l’enfant !! Que se passe t-il si il n’y a plus cette éducation entre l’enfant et moi !!!! Dans cette fange qu’est le plaisir à jouer, à partager…
Quelle misère intérieure en vérité…
On ne peut pas évoluer dans ce métier d’animation tant qu’on ne voit l’enfant que comme de la viande, un jouet à triturer, à modeler à l’image de son fantasme.
Derrière ce prétendu “bien pour l’enfant”, il n’y a que l’éducateur qui se fasse jouir.
A quoi on ajoute cette formidable “fuite en avant” de l’animation sociocul qui s’accumule aux fils des années, qui n’est pas propre d’ailleurs à cette éducation sociocul : on la retrouve partout dans la société, toujours plus complexe, toujours plus inhumaine, où l’on accumule les lois comme on accumule des outils et des décrets dans l’animation sociocul… Et pour quel résultat ? Toujours plus de bêtise, de non sens, de connerie errigée en règle intouchable… une animation de plus en plus éloignée des enfants, de ce qu’est un enfant…
Alors qu’il y a déjà tout dans “1,2,3 soleil”, bien bien plus que dans n’importe quel “projet péda” à la con… . Il y a déjà tout dans le jeu. C’est tout ce dont un animateur a besoin : du jeu, et de la confiance qu’il accorde à ce jeu, à ce qui forcément lui échappe. Dans la complexité du jeu et de l’humanité. La confiance en l’Autre, fusse t-il un enfant.
Renoncer ici à la complexité et faire confiance en ce que l’on ne peut contrôler : l’humanité, l’Autre.
La question est là : vivre avec l’Autre ou vouloir le contrôler ?
Pourquoi je ne demande à ces animateurs de ne pas préparer cet été autrement que par les animations qu’ils proposeront (et en sachant bien qu’il ne s’agira que de propositions, puisque je vais mettre en place un système qu’il ne leur permettra pas d’imposer) ?
Parce qu’on ne peut prétendre dire ce que sera une rencontre, un échange avec des gens que l’on ne connait pas encore, le contexte à un moment donné qui n’existe pas encore, comme l’état d’esprit de ces personnes à ce moment donné, les événements antérieurs qui feront que… ce que la singularité de chacune des personnes qui vont se rencontrer va créer. C’est quelque chose qui ne peut être prédit, ni même envisager. Surtout s’agissant de l’unicité d’un être. Et c’est là la seule chose qui compte dans ces temps à venir.
D’où : la seule certitude, la seule réalité sur laquelle on peut travailler : c’est soi.
C’est sur soi que l’on va travailler pour être toujours plus capable de comprendre, de réagir le moins connement possible, d’essayer de ne pas blesser, essayer d’être une “richesse” pour les Autres… tendre vers…
Ce n’est pas en ciblant l’Autre (ce connard d’enfant évidemment !) que l’on peut évoluer.
Sur ce symptium et cette “responsabilisation”
Ce n’est évidemment qu’une lubie de plus, une idée à la mode, aprés “autonomie” et autres gourmandises, comme d’autres lubies suivront. C’est une question de mode…
Tant qu’il s’agira de voir l’enfant comme l’objet éducatif, l’objet du désir éducatif, le fautif (le responsable) on n’avancera pas dans ce rapport à l’enfant dans des situations hors l’éducation. On évolura pas dans cette “image collective” de l’enfant…
C’est pourtant la chance qui est donné à un animateur : celui de voir l’enfant autrement que comme un objet à éduquer : on est pas la famille, on est pas le maître d’école, l’entraineur de foot, on a rien (on ne devrait rien) à attendre de ce môme.
Cette possibilité d’échapper à cette lutte contre les pulsions, elle est là, depuis le début : dans ce que nous sommmes des animateurs, et non des éducateurs !!! Dés le début, elle était là ! Et cette sublimation, elle passe alors par le jeu, le “pour du faux”.
Et heureusement, un être humain n’est pas un robot, ni juste l’être social créé par une société donnée : “naturellement”, ces rapports entre enfants et adultes se font, existent, ce “jeu de séduction maîtrisé” existe dans tout rapport entre ces animateurs et ses enfants. Tous les jours d’animation, dans chaque face à face d’animation. Ces échanges qui participent de la construction ET de l’enfant ET de l’adulte, continuellement, sans jamais s’arrêté. Et non la volonté des uns sur les autres…
Et c’est sur quoi l’on doit travailler, une fois cette volonté d’éducation (si confortable et facile) abandonnée.
Cette obligation d’éducation dans des temps où elle n’a pas lieu d’être ne fait que nourrir cet haine pour l’enfant, cet être sexuel, ce “petit ange” tentateur qui est le seul responsable (et là j’en reviens à ce sympotium) : on est dans le religieux, la pensée chrétienne, de ce tentateur qu’il faut combattre “pour son bien”… quand il ne s’agit que du désir du “tentaté”… l’enfant séducteur n’étant pas en attente de réponse sexuelle à ses avances…
Et donc (enfin) : l’enfant est responsable ici du désir qu’il provoque ces chez adultes, ces éducateurs…
Voilà ce dont l’enfant sera juger sur ce sympotium, comme sur toute
autre rencontre entre éducateurs…
Bon, vu le “en cour de rédaction”, il te restait encore une goutte ou deux à secouer.
Je reformule, donc ce qui te défrise c’est que des gamins puissent être confiés à un petit nombre d’adultes inconnus des parents et loin de chez eux. En soi, ça te provoque une gerbe textuelle et énervée.
Bon bein ça j’y peux rien, chacun ses phobies.
Pour ce qui est de l’intention pédagogique, les grands-parents en ont une quand ils emmènent les gamins au zoo, la baby-sitter en a une lorsqu’elle punie le grand qui a frappé sa sœur, etc.
Toute interaction entre individus produit des conséquences. Quand il s’agit d’interaction entre gamins et adultes responsables, étonnamment ces derniers peuvent se préoccuper de ses conséquences.
S’en préoccuper, c’est questionner son rôle dans l’interaction. Se poser la question : “Quel rôle on va jouer afin que l’interaction se passe au mieux ?”
Donc il s’agit de questionner :
– Le rôle
– Le “mieux”
Parfois, pour bien s’entendre dessus, certains on pris des notes sur un papier.
Ça aurait pu s’appeler “pense-bête” mais certains ont préféré l’appeler pompeusement “Projet pédagogique”. Je suis d’accord c’est pompeux.
Tu dis que tu n’as pas d’intention pédagogique, autrement dis que tu te contrefous des conséquences de l’interaction entre toi, ton équipe technique d’animation, et les gamins, soit.
Mais tu peux te le permettre parce que tu n’as pas en responsabilité ces gamins.
Être inconséquent, c’est ton choix, ne nous oblige pas à l’être.
Salut Mathk. Tu dis :
Ils l’ont.
C’est la première question qu’on pose aux enfants en séjour. “Es-tu content d’être ici ? Préfèrerais-tu rentrer chez toi ?”
Ils l’ont si ensuite la réponse est suivie d’un retour chez lui, d’un départ de la colo… Est-ce le cas ?
Est-ce qu’un enfant peut décider de partir de la colo ??? Ou de seulement ne pas avoir
à supporter ces abrutis d’animateurs de colo et leurs lubies à la con ???
Se retrouver à juste jouer avec des copains, ce que l’on pourrait
au moins accorder à une colo, si il n’y avait le problème de ces animateurs
plein d’envies…
si l’enfant n’a pas la possibilité de fuir, alors on est
dans une situation de contrainte, voir de violence,
et non dans celle du loisir.
Vous aurez beau tourner autour du pot, prétendre
prendre en compte l’enfant : est-il ici par ce que Lui
l’a décidé ou parce que des adultes l’ont décidé
à sa place ????
Est-on dans une situation de garderie (obligation pour le parent)
chose alors oh combien noble, ou dans une situation
récupérée par des adultes affamés de contrôle,
de jeux de manipulation de l’Autre ?
Et Est-ce que des adultes ont décidé de faire de ce temps
de garderie une occasion d’essayer quelques théories fumeuses
sur cet objet-enfant à leur merci ? D’y projeter ce qu’ils ont en
eux de fantasmes, d’envies, de besoins ?
De jouer au mieux les maîtres d’école…
et encore une fois je renvoie à vos loisirs à vous…
Ce qui disqualifie à tes yeux les colos, c’est de devoir subir une éducation, comme si ailleurs ils n’en recevaient pas.
Comme si durant les vacances en camping ou village vacances, les parents arrêtaient leur rôle d’éducation.
Non : ce qui “à me yeux disqualifie d’abord la colo” c’est le fait que des enfants se retrouvent à la totale merci d’un groupe
d’adultes dans un lieu totalement clos pendant une ou plusieurs semaines, comme ils le seraient dans une secte.
(je renvoie ici au post où je liste tout ce qui rapproche une colo d’une secte)
Sur la question de l’éducation : c’est la question de la volonté éducative et non de ce qu’un temps
puisse être éducatif (ce n’est pas à moi de décider
si un temps est ou sera éducatif, apportera quoi que ce soit
à une personne !!!! Ce qu’elle en fera, ce qui vivra en elle
des années plus tard, ce qui participera de sa construction !!!) : la volonté des adultes d’éducation dans ce qui devrait être du loisirs, de la vacances !
C’est pas compliqué à comprendre : quand toi dans tes loisirs tu vas au cinéma, en quoi serait légitime
un trouducul qui viendrait te dire ce que tu dois regarder, comment tu dois regarder
ce film, ce que tu dois en penser… soit quelqu’un qui aurait des projets pour toi,
sans te les dire, pour qui tu serais un jouet, une marionnette,
comme les enfants le sont pour toi.
Ce qui peut exister sur un camping et qui n’existe pas sur la colo : des temps où cette frénésie éducative s’arrête.
Ou des situations où l’enfant peut échapper un temps à une partie de ces désirs multiples qui existent sur lui.
Que cela soit quand les enfants errent entre eux toute la journée, où quand ils se retrouvent sur
des animations telle que je l’ai longuement décrites à maintes reprises sur le forum.
Et non il n’y a pas “transfert de responsabilité” ici : puisque ces enfants
sont sous la responsabilité de leurs parents.
Du moment qu’elle est transférée, cette responsabilité nous oblige a adopter un comportement adéquat et sécuritaire à leur égard.
Et alors ? Il n’y a pas besoin des outils et des préparatifs façon sociocul pour ça : la babysitter n’écrit pas
de projet péda pour s’occuper des mômes, les grands parents ne sont
pas obligés d’écrire un projet péda pour les parents, ou d’autres écrits pour dire
ce qui va être fait et comment cela va être fait !!!
encore une fois : le fait que l’on puisse faire sans pour un groupe
d’enfants (exemple de l’organisation dont je parle
en camping par exemple) prouve que ces outils, au contraire de
ce que tu dis, n’ont absolument rien de nécessaire.
Non seulement ils ne sont pas nécessaire, mais ils font ce tout qui font des
colos et de l’animation sociocul en génral une permanante course à la connerie.
Où l’enfant n’est que l’objet des jeux des adultes qui jouent
aux éducateurs.
Afin de choisir un comportement, il faut le justifier. De là la recherche des valeurs qui nous sert de soubassement au cadre.
Et ça c’est un bel exemple de branlette.
Qui voudrait justifier quand il ne s’agit que de chercher
à cacher les pulsions qui amènent des adultes à avoir des enfants
à leur merci totale des jours entiers…
Bin, j’ai 7 animateurs enfants à “coordonner” cet été, et la seule chose
à laquelle je leur ai demandé de penser, c’est ce qu’ils
envisageaient s’agissant d’animation.
Tout le reste sera à créer en intelligence avec les enfants,
sur place.
toute cette branlette derrière laquelle tu te caches, toi et
tes semblables, ce n’est qu’un mur de merde dont il est facile
de se passer.
Et je ne vais évidemment pas parler d’éducation mais de “vivre avec”
de partager du temps”. D’être avec, de partager.
D’être sur ces temps comme ils le sont “nauturellement” quand des enfants
viennent les voir hors temps d’animation, quand ils se
croisent par hazrad (ou pas) sur le village.
Avec évidemment la possibilité pour les parents
d’être sur ses activités, etc… tout ce que j’ai déjà listé.
Les enfants choisissent ou non de se retrouver en colo, certes.
En quoi est-ce différent du choix de passer les vacances chez les grands-parents, au camping ou en village vacances ?
Tout simplement que dans l’exemple que je donne d’une
organisation possible des animations en camping, on n’est pas dans un
système de garderie avec “passation” de responsabilité :
le gamin de 3 ans peut, si il le décide, aller traverser la route ou se promener en ville : ce n’est
pas mon problème mais celui des parents.
Un enfant ne peut être là contre son grés.
D’où parfois des très grosses tentions avec des parents
qui n’ont pas compris que c’est moi qui décide ce qui est bien ici
pour leur môme et non eux : la volonté de l’enfant surpasse leur volonté de parent.
Il suffit juste de se baisser à hauteur de l’enfant, de faire fermer sa bouche au parent
devant l’enfant, et de lui demander tout doucement : tu as envie d’être là ?
Qu’il est 3, 6 ou 10 ans, c’est sa volonté qui fera ou non sa présence
sur ce temps partagé.
Si je prends l’exemple de cet année (vv et non camping) :
en parallèle des clubs enfants (où là garderie, système proche
de ce qu’est un centre de loisirs, de ce que les
parents en attendes) il y a des animations ouvertes à tous :
les enfants qui passaient par là peuvent y venir quand ils veulent,
en repartir quand ils veulent, comme ils iraient à la piscine
ou sur le terrain de volley.
Ces animations ne sont pas forcément annoncées,
n’ont pas forcément d’heure de début et jamais d’heure de fin.
Il peut d’ailleurs ne pas y avoir d’animateur.
Comme l’enfant utiliserait la balançoire de l’air de jeu
ou la piscine.
Mais en sachant, qu’en tant que responsable animation enfants,
le plus important sont les enfants qui ne vont pas au club
enfants, ni à aucune animation, mais vivent leur
petite vie d’enfants entre eux, les après-midi sans adulte : ce sur
quoi je travaille et ce que je veux protéger en tant que responsable
enfant sur un vv ou un camping.
D’autant plus facile quand il y a en parallèle et ce système degarderie
(clubs enfants façon centre de loisirs) et ces temps de rencontres
ouvertes à tous.
Après, ton jugement de valeurs sur l’utilité des colos importe peu.
– apprendre à vivre sans papa-maman, faire son lit, ranger sa chambre tout seul comme un grand, sortir de sa coquille, découvrir les autres…” C’est quelques arguments en faveur des colos.
Ha oui j’ai oublié de citer l’auteur.
T’aa surtout oublié en bon trouducul que tu es de dire ce
qui vient après :
Mais on en revient alors au même problème : les animateurs.
Sinon, c’est quelque chose qui va t’étonner, mais en 8 ans
j’espère avoir fait évoluer ma pensée…
Quand on retrouvera des types comme toi dans des années
à toujours faire chier les gamins avec tes idées à la con,
tes désirs en tous genres…
Il vaut mieux la penser la complexité, justement afin de justifier nos pratiques et adopter le comportement qui nous semble le plus adéquat en situation.
Des gens comme toi, des décennies de colo toujours
plus connes d’années en années sont la preuve que cette compexité
(pseudo complexité s’agissant de colo et d’animation sociocul) n’est
pas la solution à une vie “en bonne intelligence” entre
ces enfants et ses adultes…
C’est surtout une question de qui on parle s’agissant de cette
“complexité” ce bataillon de jeunes dont c’est la première
expérience de travail (première expérience loin de maman et papa)
ou des gens qui commence à pouvoir avoir cette introspection
nécessaire ? (puisque la seule chose sur laquelle
on puisse se pencher, c’est soi)
Par le passé, tu n’hésitais pas à reconnaître ton rôle d’éducateur, je me demande ce qui t’a fais évoluer au point d’insulter copieusement à l’occasion de textes diarrhéiques ceux qui s’en revendiquent aujourd’hui.
Là aussi, 8 ans plus tard, heureusement de mon point de vue,
j’arrive à construire une pensée, à la faire évoluer (ça serait même
le contraire qui serait problématique de mon point de vue)… Et ici, notamment d’un
travail de déconstruction, après avoir passé des années et années dans
cette animation sociocul.
D’avoir enfin la possibilité d’avoir un regard
impartial, pensé.
(et d’avoir rencontré gens gens comme toi qui
pullulent dans ce milieu, nocifs et affamés d’enfance)
En ayant par exemple (ce qui n’existe pas dans l’animation
sociocul) un regard sur l’enfance, sur ce qu’un enfant
pouvait attendre de ses loisirs…
Quand une majorité de sacàmerde n’ont d’autre soucis
que de vivre leur fantasme s’agissant d’enfance à leur merci,
de jouer les maîtres d’école, d’éduquer ces enculés de
connards de gosses, ces objets de jouissance, ces jouets à vaincre…
— en cours de rédaction —
moilapa a écrit :
(et la réponse est notamment la vacance
de l’éducation subie par l’enfant)
[…]
Le droit de l’enfant ici, cela serait notamment
de pouvoir refuser d’avoir affaire à des gens comme vous…
Ce qui disqualifie à tes yeux les colos, c’est de devoir subir une éducation, comme si ailleurs ils n’en recevaient pas.
Comme si durant les vacances en camping ou village vacances, les parents arrêtaient leur rôle d’éducation.
Que tu puisses te contenter d’être un technicien, c’est du fait que tu n’es pas en responsabilité des enfants. Du moment qu’elle est transférée, cette responsabilité nous oblige a adopter un comportement adéquat et sécuritaire à leur égard.
Ce comportement adéquat se prépare en équipe afin qu’on soit cohérent et que les enfants puissent adopter rapidement des repères.
Afin de choisir un comportement, il faut le justifier. De là la recherche des valeurs qui nous sert de soubassement au cadre.
Les enfants choisissent ou non de se retrouver en colo, certes.
En quoi est-ce différent du choix de passer les vacances chez les grands-parents, au camping ou en village vacances ?
La liberté de choisir des enfants s’accroche à la décision finale des parents ou tuteurs. Et, que l’on anime en VV, en camping, en colo ou en centre aéré, on aura toujours des gamins qui n’auront pas choisis d’être là.
Après, ton jugement de valeurs sur l’utilité des colos importe peu.
– apprendre à vivre sans papa-maman, faire son lit, ranger sa chambre tout seul comme un grand, sortir de sa coquille, découvrir les autres…” C’est quelques arguments en faveur des colos.
Ha oui j’ai oublié de citer l’auteur.
moilapa a écrit :
Dans son rapport à l’enfance, on a pas besoin
de penser la complexité.
Sauf si c’est l’enfant qui cherche cette complexité.
Il vaut mieux la penser la complexité, justement afin de justifier nos pratiques et adopter le comportement qui nous semble le plus adéquat en situation.
—
PS :
Par le passé, tu n’hésitais pas à reconnaître ton rôle d’éducateur, je me demande ce qui t’a fais évoluer au point d’insulter copieusement à l’occasion de textes diarrhéiques ceux qui s’en revendiquent aujourd’hui.
moilapa a écrit :
Le droit de l’enfant ici, cela serait notamment
de pouvoir refuser d’avoir affaire à des gens comme vous…
Ils l’ont.
C’est la première question qu’on pose aux enfants en séjour. “Es-tu content d’être ici ? Préfèrerais-tu rentrer chez toi ?”.
De façon plus générale, rendre les enfants responsables de leurs vacances c’est très compliqué, y compris pour les enfants eux mêmes. C’est casser un code tellement omniprésent qu’il faut prévoir un temps d’adaptation assez important et une présence des adultes faces à ces enfants qui paraissent désœuvrés (et qui le remontent parfois).
La réponse à ta question est dans la réponse
à la question : “Qu’Est-ce qu’un loisir” ?
De quelle vacance parle t-on ici ?
(et la réponse est notamment la vacance
de l’éducation subie par l’enfant)
Dans la réponse à tes propres loisirs,
vacances : il n’y a pas de différence entre
ce à quoi tu as droit toi dans le cadre de
ces temps suspendus et ce à quoi à droit l’enfant.
Le droit de l’enfant ici, cela serait notamment
de pouvoir refuser d’avoir affaire à des gens comme vous…
La complexité, la recherche, l’analyse, elles
concernent le travail sur soi, celui que l’on est,
celui que l’on impose aux autres dans un temps
de rencontre.
La question n’est pas l’enfance, mais celui qui prétend
travailler auprès de cette enfance.
Par exemple ici, cette question de “responsabilité”,
elle ne concerne en rien l’enfant mais ceux qui prétendent,
ces gens qui vont se rencontrer, ce qu’ils sont,
ce qu’il a fait leur choix de ce métier, les
raisons profondes qui font ce besoin d’être
auprès d’enfants : il n’y a que cela qui a du sens
dans ce type de réunions. Et il n’y a que cela
qui n’est finalement jamais abordé dans toutes ces
rencontres.
Dans son rapport à l’enfance, on a pas besoin
de penser la complexité.
Sauf si c’est l’enfant qui cherche cette complexité.
moilapa a écrit :
Un enfant arrive sur une colo “les pieds sous la table”,
attend juste qu’on lui propose des moments
amusants sans avoir participer à leur conception,
sans avoir donner son avis sur la matière à
jouer… et alors ? Si tel est son désir s’agissant
de ses loisirs…
[…]
Mais chacun de ses enfants doit pouvoir décider
de ce que seront LEURS vacances.
En somme les adultes proposent et les enfants disposent (sans se fermer aux propositions des enfants) ?
Ce que l’on ne peut enlever à toutes ces logiques,
c’est une certaine cohérence, une logique dans l’acharnement
Dans cette volonté de vaincre l’enfance…
(certains pourraient croire ici se démarquer
de cette animation sociocul complètement
conne, fête permanente à la bêtise, mais
ce n’est pas le cas : c’est bien la même logique
stupide, irréfléchie)
De hâter l’enfant à “devenir autonome”,
le rendre “citoyen engagé”, responsable…
bref,éliminer tout ce qui fait l’enfance
(et si droits de l’enfant existaient, c’est bien
dans ce droit à l’irresponsabilité, le droit à
l’inconsistance, incohérence, l’irrationnel,
l’instabilité et surtout l’INCONSEQUENCE)
Il s’agit de “désinfantiliser” l’enfance.
En lui demandant, au passage, via un improbable avenir,
d’atteindre les buts que les adultes n’ont pas été
fichus de frôler…
Rendre les enfants responsable ici, c’est les
rendre responsable et de leur état d’enfance,
et de ce que les adultes n’ont su faire.
C’est les rendre responsables (coupables) de ce
qu’ils sont, de leurs limites d’enfance et des
échecs des adultes.
Or l’animation, ce n’est pas de l’éducation : c’est
même à l’opposé de l’idée d’éducation. Un animateur
ne devrait pas vivre “contre” mais “avec” les enfants.
L’enfant au présent, là, et non celui qu’il pourrait
devenir si… un enfant tel qu’il est maintenant,
et non le fantasme modelé par des” adultes pulsionnelles”,
qui répondent à cette pulsion d’éducation comme
d’autres répondre à d’autres pulsions…
On n’a pas à “responsabiliser ces enfants dans
le cadre de leurs loisirs, leur demander d’abandonner une
part “d’insouciance”, leur demander de partager
une part des “soucis” des adultes, on a pas à leur
demander ce qui n’est pas encore leurs “problèmes”…
Un enfant arrive sur une colo “les pieds sous la table”,
attend juste qu’on lui propose des moments
amusants sans avoir participer à leur conception,
sans avoir donner son avis sur la matière à
jouer… et alors ? Si tel est son désir s’agissant
de ses loisirs…
Un autre a envie de concevoir, imaginer,
ne pas accepter du “tout cuit” préparés par
les adultes ? Oui.
Mais chacun de ses enfants doit pouvoir décider
de ce que seront LEURS vacances.
Dans ce cas, aux adultes de ne pas les trahir,
en proposant à l’un des acitvités qui ne lui conviennent
pas, où l’adulte à cacher des plans secrets (éducation,
prétentus bénéfices de telle ou telle activité,
façon mon acitvité va développer chez l’enfant
sa psychomotricité mes couilles), ne pas
trahir l’autre en lui faisant croire qu’il a
réellement accés au choix, que sa volonté soit
réellement entendue, attendue et non déjà
piégée dans une direction déjà déterminée.
Ces rencontres n’ont qu’un but : baliser à
l’avance ce que vont être ces pseudos
“errements”, qui ne sont en rien des errements.
Ca pue la merde à plein nez.
moilapa a écrit :
(voir cette étude récente sur une centaine
d’enfants de moins de un an où des chercheurs
observent ces “enfants qui explorent
l’inattendu”, de ce que ces enfants sont
d’autant plus intéressé par un objet qu’il n’a
pas réagit comme on s’attendait à ce qu’il
réagisse…
Stahl A, Feigenson L. Observing the unexpected enhances infant’s learning and exploration. Science 2015, 348:91-4.
Schulz L. Infants explore the unexpected. Science 2015, 348:42-3.
parlées ici
source
…je file, bonne écoute
S’agissant des terrains d’aventures
(la preuve vivante de ce que l’on ne veut
pas pour les enfants en France, le
contre exemple mort qui dit en creux
ce qu’est ce format qui lui a persisté
(la colo, le centre de loisirs…) et le dérisoire
de rencontres comme celle annoncée :
dés le départ foutage de gueule : on part
d’un système, d’une organisation qui est
une prison pour enfant (la colo, le centre de
loisirs…) et on prétend y permettre une
liberté aux enfants, celle de s’exprimer,
de faire, de penser… quelle blague…)
et leur durée de vie limitée dés leur naissance…
(il existe une étude sur le sujet de la disparition
des terrains d’aventure, quelque part dans une
université parisienne… que je n’ai pas réussi à
faire parvenir sur la BU de Toulouse… si
jamais tu as plus de possibilités que moi…)
Est-ce que ce n’est pas justement ce
qu’a été l’histoire de ces terrains
d’aventure en France qui en fait la
richesse ?
Quand on lit ceux qui ont vécu ces expériences dans
les 70-80, on sent une force liée au caractère forcément
éphémère, une urgence, une rage chez les enfants à construire et
détruire en lien avec ce savoir que tout cela serait
voué à disparaître très vite…
La disparition de cette façon d’imaginer les
enfants entre eux, où l’enfant était réellement
acteur, faiseur, penseur… était sans doute
inévitable en France, en grande partie de
part l’histoire de l’éducation populaire,
cette éducation populaire qui fait que le sort
des petits français est sans doute parmi les
pires des places faites aux enfants en europe…
Inimaginable en parallèle de ce qu’est devenu
une pensée collective de l’enfance en France…
Et c’est juste un formidable foutage de
gueule que de faire croire que cela serait
dans cette animation sociocul que de telles
idées pourraient survivre… quelle bande de cons…
qu’il ne soit plus relégué dans les “poubelles d’espaces” que sont les terrains provisoirement vagues
Ces lieux se doivent d’être des poubelles,
des terrains vagues, des friches : à partir du moment
où il y a “installation institutionnelle”, il y a ces
règles qui vont progressivement empêcher tout,
vouloir faire de l’enfant un citoyen (et autres
idéologies à la con)
Ephémère sans doute aussi, parce qu’en
France on est pas en Angleterre ou dans ces
pays nordiques, ces autres
pays où l’on est capable de penser l’enfant
à minima… avec ce bémol qu’il manque
cette idée de pouvoir tout détruire, que chaque
enfant puisse arriver et détruire avant de penser
construire… comme cela existait dans ces
formidables expériences françaises…
Ces lieux doivent être des lieux de destruction, sinon ils
n’ont aucun sens.
Il y a de moins en moins d’endroits pour ça ?
C’est le même discours avec les squats, avec
l’absence de lieux d’habitation, dans des villes
pleines de lieux vides…
Ce que l’on ne veut pas, c’est de cette “anarchie”, de
cette possibilité pour des êtres en marge (ici
des enfants, ailleurs des jeunes “hors la
société”) qu’ils aient des moyens de s’organiser
par eux-mêmes.
Dans une ville, pour peu que l’on veuille, on
trouve de la place pour tout. Dire qu’il n’y a pas
d’espace où cette idéologie des terrains
d’aventure pourrait se déployer, c’est en fait
dire que l’on ne veut pas de cette idéologie.
Comme certaines municipalités ne veulent
pas d’habitations à loyer modéré…
Derrière cette tentative “multi séculaire”
de dompter l’enfance, de contrôler l’entre
enfants, de manipuler les organisations
enfantines qui naissent sans adulte
(de récupérer comme dans le cas de cette
rencontre) n’est pas propre à la question de l’enfance,
de la maîtrise de l’enfance.
C’est tout bêtement ce besoin humain de
rationnaliser l’irrationnel. de contrôler
l’incontrôlable (et l’on s’invente des dieux
pour expliquer les colères du volcan, de la
mer et du ciel…)
Et cet incontrôlable ici, c’est l’enfant. Ce qu’il y
a en lui de non renoncement encore, de capaciter
à s’émerveiller…
Et pour ça, deux méthodes : d’un côté la
violence visible, de l’autre des éducateurs qui
voudraient prétendre ne pas être violents pour
ces mêmes enfants, qui voudraient se faire
croire à eux-mêmes qu’ils sont différents des
adeptes de la bonne vieille taloche… ce sont
les mêmes, j’ai juste plus de sympathie pour
ceux qui ne font pas semblant, qui assument la
violence inhérente à toute éducation…
Pas d’éducation sans violence, même si
des trouducul ici ou ailleurs voudraient
arriver à se persuader du contraire…
sur cette pulsion éducative, ce besoin de
contrôler l’incontrôlable chez l’enfant,
ces capacités auxquels les adultes (éducateurs
tout particulièrement) ont renoncé :
(voir cette étude récente sur une centaine
d’enfants de moins de un an où des chercheurs
observent ces “enfants qui explorent
l’inattendu”, de ce que ces enfants sont
d’autant plus intéressé par un objet qu’il n’a
pas réagit comme on s’attendait à ce qu’il
réagisse…
Ce qui est en jeu ici (et dans toute idée
d’éducation) c’est ce contrôle de l’enfance
dans ce qu’elle a de révolutionnaire, d’incontrolable,
de capacité au rêve, à l’émerveillement, à
la découverte (comme le dit Jean Claude Ameisen
à propos de ces enfants de 1 an, ce sont eux les
chercheurs, et non ceux qui sous des prétextes
“humanitaires”, tentent de maîtriser l’enfance)
Ici on va utiliser cette idée de “responsabilisation”,
anti thèse de ce que devait être l’enfance…
Toujours cette même raison de vouloir cacher
ce qui est en jeu dans la volonté éducative :
une pulsion.
Vouloir éduquer, c’est une pulsion, au même
titre que des pulsions sexuelles, des pulsions
de mort…
En faisant mine de “penser l’enfance”,
on s’absout de penser Soi…
Merci Shaaa pour cette contribution 🙂
Pour revenir sur les terrains d’aventure, à la (re)lecture des bouquins et la découverte du manquant : “du terrain pour l’aventure – Pratique antiautoritaire de l’animation des loisirs en milieu urbain”.
C’est le bilan de deux année; d’existence d’un terrain pour l’aventures situé sous les tours du New-York de Paris (La Défense), à Courbevoie. Deux années “incroyablement riche: d’enseignements, de découvertes sur la relation que l’enfant établit avec le milieu, la façon dont il s’approprie l’espace et l’organise”.
Sur te terrain vague, en délimitant leur territoire, les enfants donnent l’espace sa dimension sociale fondamentale d’échanges, de rencontres absente de la ville éclatée, parcellaire, ségrégative. Le terrain pour l’aventures garantit un libre usage de l’espace en apportant les instruments nécessaires à son exploration, à sa structuration, à une relation créatrice avec le milieu. II faut se battre pour qu’il fasse partie des espace essentiels à dégager ou à garder libres ; qu’il ne soit plus relégué dans les “poubelles d’espaces” que sont les terrains provisoirement vagues. Occuper des terrains en attente de construction sera un choix de misère une solution de secours aussi longtemps que l’école, les centres de loisir propres et respectables, les aires de jeux aseptisées et la ville autoritaire ne laisseront pas la place aux jeux de l’enfant. (….). Ouvrir un terrain pour l’aventures, c’est aussi aller à contre-courant d’une ignorance, d’une absence d’intérêt généralisé pour l’espace conçu que comme marchandise, source de profit.
Il y en a quelques images ici : http://www.cndp.fr/media-sceren/banque-images/un_terrain_pour_l_aventure-54356-s.html
Bref. Il y a un élément contextuel assez important : il y avait des terrains vagues suite aux démolitions et reconstructions des tours d’immeubles. Aujourd’hui… l’urbanisation étant bien établie, il ne reste plus grand chose… Pour autant, les animateurs de ces TA avaient bien conscience d’arriver sur un territoire qui ne leur appartenait pas. Mais ils montrent aussi que pour défendre un lieu “entre-enfants”, il y a la nécessité d’avoir des adultes contre des adultes pour dépasser, en premier lieu, la dissymétrie conséquente.
Quant à l’échelle de Hart, il la revisite en 2008 et son analyse est tout à fait intéressante car il fait la critique des usages détournés qui en ont été fait mais aussi il rajoute ces fameux moments “entre-enfants” pour dessiner un “escabeau”. Comme quoi, c’est utile de réchéflir ! 😀
(Pour ce qui est des critiques des pédagogies nouvelles qui avancent déguisées, il est certain qu’il est plus facile de s’opposer à un régime despotique qu’un régime (pseudo-)participatif. Cela dit, très rapidement, les maîtres d’école ont utilisé des élèves pour discipliner d’autres élèves de la même façon qu’on utilise aujourd’hui l’éducation par les pairs (à la santé, à l’écologie, à la citoyenneté…). :-D)
On en trouve encore des exemples dans des journaux récents sur la récré ou les parcs publics : http://www.slate.fr/culture/85803/enfants-aventure
Shaaa, il y a, il me semble, une différence
primordiale : la présence ou non d’adultes intervenants
et la pré existance ou non d’un “balisage” qui poursuit un but quelque qu’il
soit (et ton exemple des terrains d’aventures pose problème
au moment où les animateurs in situ suivent
les préceptes énoncés ailleurs que sur le terrain,
étrangers à ceux-là même qui vivent la rencontre : sinon on
est déjà dans le contrôle : la mairie peut donner le
terrain, les moyens, fournir les salaires… mais
rien ici de ce qui compte ne lui appartient : l’enfance
n’appartient à personne, pas même à l’humanité :
s’agissant de l’animation sociocul : un animateur
n’est tenu a absolument suivre aucune des
philosophies, idéologies de ses employeurs : il
n’a aucun compte à leur rendre en tant que
participant de la rencontre : de la même façon,
l’enfance n’appartient pas à la mairie propriétaire
des murs de l’école, de l’asso qui a gagné l’appel
d’offre, le directeur et son ridicule propjet
péda… ce temps entre -enfants n’apparitent
pas même aux parents )
Et cet entre-enfants est précisément la seule chose de valeur
dans ces lieux de rencontre, la seule chose
qui compte.
Après, si des couillons veulent remplir un
beau projet et y expliquer qu’il faudra des rideaux
bleus aux fenêtres…
Les enfants n’inventent rien, ne font qu’utiliser
la société (la reproduire, la consolider) pour leurs jeux ?
peu importe : ce qui compte c’est que cela
soit là leur volonté ludique, aussi influencée soit-elle…
N’en rajoutons pas alors volontairement dans
ce lavage de cerveaux : laissons les enfants libre
de détruire le monde si tel est leur volonté.
Tout projet écrit n’a aucune valeur ici : il pourrait
de nouveau en avoir une si jamais les enfants,
par je ne sais quelle improbable raison, en
venaient à vouloir écrire et faire vivre un
projet écrit (et évidemment sans que jamais cette
idée ne leur ait été soufflé par un attentionné éducateur…
A ce titre, personne n’a le droit de faire des “plans sur la comette”
(soit éduquer) d’imaginer ce
que serait un avenir vis à vis d’enfants : ça
leur appartient. Laissons les détruire ce monde qui
ne nous appartient plus…
D’où ce que j’ai déjà dit à plusieurs reprises :
la meilleur chose qui puisse arriver à ces enfants,
c’est avoir affaire à des adultes qui n’ont rien
*à foutre d’eux : le meilleur des animateurs,
c’est par exemple cet animateur de claé qui n’aime
pas les mômes, qui est là parce qu’il a besoin de vivre.
il s’agit ici que de créer un “balisage” de plus qui va permettre aux adultes
d’aller dans leur direction, quoi qu’il se passe entre les
enfants, de les enfermer dans un piège comme
on piégerait des guêpes avec une bouteille renversée :
(comme on les a déjà piégé effectivement via des “autonomies”
“participation” et autres “éducations nouvelles”…
facile avec des gamins qui n’ont pas la capacité
de “voir venir” qui de par leur nature sont
obligés de faire confiance en l’adulte, : c’est le sens de cette rencontre comme
de toutes ces rencontres de “pédagogues”, depuis nos
nos vénérables maîtres, les Cousinet, freinet et autre tarée façon Montessori.
Soit de tout temps jouir de la naïveté de l’enfant
pour en faire selon un objet à éduquer, un
objet sexuel, un travailleur quasi gratuit…
Si on ne donne pas comme première possibilité à l’enfant de
pouvoir nous échapper, de pouvoir refuser nos belles
théories, rien n’a de sens.
Il ne s’agit ici que de volonté de l’adulte, et non
de prise en compte de l’enfant (et cela ne l’a jamais
été s’agissant d’animation sociocul, d’éducation
populaire : dés le début il n’a s’agit que de manipuler.
Et de se réunir pour se branler en groupe, se
faire plaisir, se faire croire que l’on est si bon pour
les enfants, si utiles…
Quoi qu’il arrivera, au final ce qui sortira de
ces beaux échanges servira à asservir les mômes :
ce qui n’existe pas encore sera déjà imposé
à ces gamins, qui vont bouffer de la responsabilité
(la faute à cette connerie des Droits de l’enfant)
comme ils ont bouffé de
“l’autonomie” et autres vilains mots…
Exemple couillon : ce qu’il ressort d’une expérience issus
de ces échanges; c’est que finalement les enfants
s’organisent pour recréer une dictature qui choisi telle ou telle
cible pour cimenter ses bases : ces personnes vont-elles
laisser les enfants aller plus loin dans l’expérience ?
Evidemment non : parce que cela ne correspond pas à
leurs valeurs à eux : le “jeu” est pipé.
Il ne s’agit bien plus que de “responsabiliser” : il s’agit de formater,
c’est le lien entre tous ceux qui prétendent éduquer l’enfant,
que cela soit façon bonne vieille taloche ou prétendue
prise en compte de l’enfant : tous se rejoignent dans cette
idée de manipulation.
J’en reviendrais alors toujours à cette échelle de la participation
et de ce qui est pensé comme le plus haut degré de “participation”…
On ne lutte pas contre ce qui fait une personne, on ne peut
espérer d’une personne qu’elle renonce à tout ce qu’elle est,
tout ce qu’elle croit…
Comment pourrait-on croire que ce type d’individus bien précis,
qui ont choisi ce type de métier où l’on modèle l’enfant,
serait en mesure de vouloir renoncer à tout ???? Renoncer à tout
s’agissant de cet enfant à leur merci ???
Il s’agit de se réunir pour réfléchir à cet enfant-ennemi,
cette bête à abattre, toujours et encore,
et non évidemment réfléchir à soi…
Soi étant bien le dernier individu sur lequel on
voudrait se pencher… L’autre est toujours le
problème.
Pour ma part, je ne prétends évidemment rien.
Je me permet juste de dire à ces personnes qui
se font plaisir en se disant “bons” à l’enfant, qu’elles ne
sont que des consommatrices de cet enfant : elles se font
du bien, elles dévorent ces enfants.
Comment croire qu’elles puissent renconer à une telle jouissance ?
Renoncer à ce qui fait ce qu’elles sont ?
Cela tient plus de la cuisine que de la pensée :
comme des vieux messieurs qui se réuniraient pour
s’échanger les meilleurs recettes pour consommer de
la chair fraiche…
J’aurais l’impression de me trouver à la table de Chronos…
Voilà ce qu’est tout éducateur : un consommateur d’enfant.
Shaaa a écrit :
Certes, mais on éduque qui à part les enfants ? Les jeunes et encore ? Mais ensuite ?Étrangement, on emmerde bien moins les majeurs quant à leurs occupations durant leurs temps “libérés”.
Ou de manière positive : Étrangement aucune (à ma connaissance) proposition de vacances “éducatives” pour adultes. Sauf les chantiers de jeunes, bon, ou le woofing par exemple ? Ce dernier ne se revendiquant pas de l’Éducation Populaire, mais ça pourrait.
Shaaa a écrit :
Éducation, je crois pas. Apprentissages, peut-être… et encore ce n’est pas assuré et c’est un brin différent…
Éducation, apprentissage, formation continue, c’est vrai que c’est dommage cette séparation sémantique.
Certains l’assument pour les adultes.
Je pense notamment aux sociétés coopératives d’Éducation Populaire :
http://www.lecontrepied.org/
Shaaa a écrit :
Je ne sais pas si parler d’éducation, encore une fois, n’est pas contre-productif. Plus simplement, je dirais “politique”. Ce sont des valeurs politiques… Éducatives, j’ai un doute.
Contre-productif, je ne sais pas. Je suis pour la réappropriation des termes “Éducation Populaire”.
L’éducation est beaucoup trop connoté au système scolaire, c’est une plaie.
Semastien a écrit :
Pour ne pas que le mot “éducation” devienne une insulte, il faut le comprendre autrement que comme une mécanique froide ciblant les enfants.
Certes, mais on éduque qui à part les enfants ? Les jeunes et encore ? Mais ensuite ?
Étrangement, on emmerde bien moins les majeurs quant à leurs occupations durant leurs temps “libérés”.
L’éducation concerne tout individu, de tout âge. Elle n’est surtout pas univoque et unilatérale. Chaque personne s’éduque ici au travers des échanges de ce forum.
Éducation, je crois pas. Apprentissages, peut-être… et encore ce n’est pas assuré et c’est un brin différent…
Quel est le sens que l’on donne aux interactions avec les enfants ? Leur droit aux vacances ? Leur droit à l’entre-soi ? Qu’on l’assume ou non, les moyens mis-en-oeuvre pour arriver à ces finalités seront porteurs de valeurs éducatives (ici la liberté et le respect de l’enfant, leur auto-détermination).
Je ne sais pas si parler d’éducation, encore une fois, n’est pas contre-productif. Plus simplement, je dirais “politique”. Ce sont des valeurs politiques… Éducatives, j’ai un doute.
Pour ne pas que le mot “éducation” devienne une insulte, il faut le comprendre autrement que comme une mécanique froide ciblant les enfants.
L’éducation concerne tout individu, de tout âge. Elle n’est surtout pas univoque et unilatérale. Chaque personne s’éduque ici au travers des échanges de ce forum.
Quel est le sens que l’on donne aux interactions avec les enfants ? Leur droit aux vacances ? Leur droit à l’entre-soi ? Qu’on l’assume ou non, les moyens mis-en-oeuvre pour arriver à ces finalités seront porteurs de valeurs éducatives (ici la liberté et le respect de l’enfant, leur auto-détermination).
On et je pourrais objecter un certain nombre de points sur lesquels tu passes un peu rapidement. Par exemple, ce ne seront pas “que” que des penseurs car, a priori, il y aura des praticiens qui agissent quotidiennement ou/et régulièrement avec des enfants et des jeunes.
Après, même si l’objet “responsabilité” me semble ambiguë, c’est aussi son intérêt. À la manière de la sacro-sainte “autonomie”, de la “socialisation”, de la “liberté” ou de tout autre terme polysémique démultipliant les interprétations, acceptant toutes les torsions.
Pour en donner un aperçu. Imaginer que des enfants puissent faire leurs affaires entre eux, seuls… tout en reconnaissant la valeur de leur production (pour sa futilité ou autre), c’est déjà concevoir ces personnes en capacité de décider et “répondre de ses actes” c’est-à-dire avec la possibilité d’expliquer et justifier ses choix… Soit un “enfant-acteur” comme dirait les autres penseur-es. 😀 Qui vit et s’adapte aux institutions dans lesquelles il cotoie d’autres enfants et des adultes : à l’école où il peut employer un certain nombre de stratégies comme dans un ACM. Bref. D’ailleurs, peut-on dire que les enfants dans un terrain d’aventure (pas en France) sont “responsabilisés” ? (ou peut être autorisés ?).
Cela dit, “responsabiliser”, c’est aussi une technique d’engagement bien connu des adultes pour faire en sorte que les enfants veuillent (bien) faire ce que les adultes avaient déjà décidé pour eux. Ou comment, par des règles décidées collectivement, (ou en désignant des petits capos), je peux créer une ambiance d’auto-discipline et je renverrai les enfants à leur responsabilité : “vous avez décidé ces règles, vous devez les respecter” : le piège se referme. Ou les joies de la manipulation… (et on pourrait largement déborder sur le monde du travail des adultes ou le management adore responsabiliser les salariés).
Comme bien des notions, la responsabilité est à double-tranchant ; d’où l’utilité d’en discuter. Et le problème n’est pas les enfants, loin de là. 😀
Maintenant, on peut toujours tenir la même position en critiquant (légitimement) les pratiques habituelles qui vont toujours dans le sens de la domination adulte (comme il y a une domination masculine) qui se retrouve naturalisée pour des questions d’éducation, de tradition et de transmissions (ou de “taille” et de “force”, de “capacités”) et s’instituant dans des organisations, des objets, des pratiques… jusqu’aux toilettes (cf. la séparation sexuée) occultant un conflit de classes d’âge comme on dirait dans les années 1970 (mais plutôt dans les terrains d’aventure).
De ce fait, et tu le dis, on relègue facilement les enfants comme des êtres à élever, à contenir, à canaliser, à diriger… etc. à éduquer dont les pratiques, entre eux, sont rarement perçues comme utiles, légitimes ou intéressantes. Mais s’il n’y avait pas eu quelques gens qui pensent (et écrivent), on sera pas franchement plus avancé. 😀
On peut aussi tenter de comprendre comment ces visions du monde se construisent (ou l’inverse) et comment elles se maintiennent, se défendent, se développent… tout en intégrant et réutilisant les tentatives pour les attaquer… (et malgré ces fameux gens qui pensent. :-D)
Du coup, faut bien qu’on (adultes) s’éduque à penser autrement, non ? :titille:
Quelle discussion possible ?
Avec des gens qui ne voient en l’enfant qu’une
bête à dominer, à abattre ?
quand la seule bête à abattre pour chacun de nous,
c’est nous mêmes, qu’il n’y a absolument rien d’autre
à quoi travailler que soit…
En même temps, j’envie ces personnes : comme
il est ainsi facile de “penser”, de dire que “l’autre
est le problème”, sans jamais se poser la question
de soi….
Tous ces gentils “penseurs” qui vont se réunir pour “penser
à l’Autre, sans jamais poser la question de soi”…
Qui se pensent utiles ???
Qui pensent que des enfants entre eux, cela
ne peut suffire, des enfants qui simplement jouent…
Qu’il y a nécessité de rentabiliser ces temps de friche
où ces enculés d’enfants prétendent à la non productivité !!
hâtons nous de faire de ces temps de vacances des
temps où l’on va faire de cet enfant ce que l’on désire :
ici, responsabilisons ces connards de gosses !!!
Avec leur putain d’insouciance improductive !
L’enfant, le seul être à ne pas avoir droit à la vacances,
qui doit faire de ce temps un temps de travail sur lui-même,
à qui l’on réclame des comptes… jouet des fantasmes de
tous ces adultes qui pour leur malheur ont porté
ces fantasmes sur l’enfance….
dans cette idéologie d’une éducation qui n’en finit
jamais pour l’enfant, qui ne pourra y échapper qu’une
fois adulte, puisqu’évidemment cette éducation ne concerne
aucune de ces bons penseurs…. mais juste cet
enculé d’enfant.
Il n’y a dans ces processus que de la haine,
haine de l’enfance, de l’enfant, des enfants entre eux.
Surtout : ne voyons pas l’enfant comme un être maintenant,
quelqu’un en face de nous maintenant, mais partons du principe
qu’il faut travailler à ce qu’il sera, ce qui a de l’importance.
Soit nier la personne au profit d’un être qui n’existe pas et
n’existera pas, le fantasme de quelques adultes…
Ca permet tous les fantasmes… A commencer par se croire utile…
après tout, eux ou d’autres : chacun leurs délires,
leurs fantasmes, leur vision de manipulation de l’enfance : ils se valent tous…
Et il n’y a rien à en attendre : parce qu’il ne s’agit
pas réellement de penser l’enfance mais d’en profiter,
consommer pour son bon plaisir mesquin…
Comme la religion permet toutes les conneries…
Viens en discuter. 😀
(ma pro-position est moins vindicative mais reste critique quant aux usages de la responsabilisation)